Anne Philippe | VIDÉOS & COURTS MÉTRAGES
VIDÉOS & COURTS MÉTRAGES

Traverses

Dans un train traversant la Sibérie, des passagers lisent des fragments de textes qu’ils ont apportés avec eux pendant ce long voyage

Face au paysage qui défile par la vitre, bordée par le profil en contre-jour d’un ou d’une lectrice lisant à voix haute, l’extrait d’un livre emporté pour le voyage vous installe dans le compartiment. Les textes lus, offerts à vos oreilles imaginaires viennent ou non en tension avec le réel de la situation, le ronronnement du train. Se conjuguent tout à la fois une circulation des regards entre les plans (profondeurs de champ) en même temps qu’un double déplacement (géographique et machinique) : celui du train et celui du cinéma, conjuguant deux figures du déplacement qui ont historiquement parties liées, offrant un cadre neutre et machinique dont le seul rôle est de transporter. Ici, le transport se transforme en traversée où se donne à voir un double cheminement : celui, intérieur, des lecteurs se conjuguant avec la traversée des steppes de la Sibérie, seulement interrompu par l’apparition imprévue d’un visage surpris par son reflet au moment du passage d’un train, ou la voix chuchotée d’un narrateur, au plus proche du spectateur.

2004. Réalisation : Alain Moreau. 6 min 43 sec. Co-écriture : Alain Moreau, Anne Philippe. Montage Anne Philippe. Production & distribution : Laterna Magica.
Disponible sur :
www.laternamagica-production.fr/traverses.html

Edanerg

Sous forme contée, ce court métrage revisite poétiquement les liens historiques, géographiques, littéraires et poétiques entre les jardins de l’Albaicin et ceux de l’Alhambra situés sur deux collines en vis-à-vis de la ville de Grenade. Les orientalistes du XIX et les poèmes du Chanoine Pédro Sotos de Rojas ont contribués à la revalorisation du passé mauresque de la ville et à sa protection[1]. Le récit cinématographique sous forme de conte emprunte aux récits d’Italo Calvino, (Les villes invisibles). C’est en effet grâce aux descriptions de Washigton Irvin que les regards se sont transformés sur cet héritage mauresque laissé à l’abandon depuis la reconquête espagnole. Aujourd’hui encore, l’office du tourisme distribue les contes de l’Alhambra aux touristes pour étayer leur visite.

2000. Co-réalisation : Anne Philippe, Sylvain Huet. Production : Tutti. Distribution : Estann, 9 min 25 sec.

[1] Le premier décret de protection des jardins de l’Alhambra remontant à 1931

Broken Line

Sur les bords du canal de l’Ourcq à Paris, une danseuse interprète une pièce chorégraphique avec comme repère sonore l’ouverture de Didon et Énée de Purcell.

Au plus proche des émotions d’un corps se révèle le paysage du canal, d’où arrivent les bateaux.

2000. Réalisation : Anne Philippe. Production & distribution : Estann. 2 min 27 sec.

Sourdre Surgir

Captation de la pièce de vidéo-danse Sourdre SurgirCréation en résidence, Théâtre des Pavillons-sous-Bois

1998. Estelle de Montalembert, Danse. Anne Philippe, Vidéo. Co-production Théatre de Pavillon sous-bois & Estann.  Diffusion Théatre de Pavillon sous-bois, Festival Danse Danse.

Échantillonnage

Le film Échantillonnage est tourné et monté dans le temps de la mise en œuvre de l’exposition rétrospective consacrée à Robert Smithson et est diffusé au moment de cette exposition (exposition intitulée «  Le paysage entropique »). Celle-ci présentait tout à la fois ses premiers tableaux et collages, ses films, dessins et cartes, ses cultures, mais surtout, les non-sites et earth worth. Les œuvres furent disposées thématiquement et chronologiquement dans les différentes salles du musée, dans le but de révéler la diversité des pratiques et des préoccupations de Robert Smithson.

Le film rend compte de l’installation des œuvres (non sites) dans le musée, considérant cette mise en œuvre de l’exposition rétrospective comme un « paysage entropique ». Il s’inscrit dans le temps réel de fabrication de l’exposition : le temps de transformation du lieu, et dans le temps de sa monstration, la date de prise de vues étant également inscrite dans l’image, documentant la durée réelle de la mise en place des œuvres. Montrer un processus de travail, plutôt que l’exposition d’objets, revenait à rendre compte de l’espace du musée comme un organisme vivant où les personnes travaillant à la mise en espace et à l’accrochage, les œuvres et les lieux étaient pris dans une énergie et un mouvement communs, et de fait, participant à l’œuvre. La question de l’œuvre s’est ainsi déplacée vers la notion de mise en œuvre, le film prenant place dans l’exposition, sur ses bords.

1994. Réalisation : Anne Philippe. Co-production : musée d’Art contemporain, Marseille & Anne Philippe. Distribution : Estann, 45 min

Corps (dé)voilés

Dans le musée d’Art moderne de la Ville de Paris, pour sa première exposition en France en 1994, l’artiste américain Bob Irwin choisit de « désœuvrer » les lieux habituels d’exposition du musée en choisissant d’investir les lieux de passage : escaliers, couloirs, plafonds… qu’il dilate ou condense en sculptant la lumière via de multiples écrans opaques, ou au contraire, réfléchissants, pour en révéler d’autres possibles.

Par un travail de captation filmique, il s’agit ici de faire surgir ce qui apparaît, alors que le musée perd sa fonction d’exposition par le travail opéré par l’artiste. L’expérience proposée au visiteur est une invite à déambuler dans le musée au travers d’une multiplicité d’ambiances jouant sur les porosités de l’espace perceptif visuel et haptique. Le musée dévoilé par le film apparaît comme un espace insulaire, traversé par une multiplicité de rythmes, déjouant l’idée d’un parcours orienté par un accrochage d’œuvres. Le musée se révèle dans une sorte d’envers, les lieux d’expositions devenant des lieux de l’expérience émotionnelle de la traversée, rendant sensibles les liens entre perception visuelle et perception haptique de l’espace dont le film conserve la trace.

1994. 15 min. Réalisation et production : Anne Philippe. Production & distribution : Estann. Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, exposition Rober Irwin.

Hozho, avant d’habiter, la forme d’un vide

1991. Réalisation et production : Anne Philippe. 15 min